1) Fiche simplifiée :
Bel-Ami, incipit
Introduction :
Maupassant, écrivain français du XIXe. Publie Bel-Ami en 1885. Romancier réaliste. Georges Duroy : ancien sous-officier, employé des chemins de fer. Arriviste. Il devient journaliste et fait carrière grâce à l’aide des femmes qu’il séduit. Axes : la caractérisation du héros et le réalisme.
Développement :
1) Caractérisation du héros :
Procédé : description en action, éléments descriptifs dans une scène.
Ordre de la description : un aperçu global au début puis un portrait plus détaillé quand les pensées et les actes du personnage ne présentent plus d’intérêt. La description prend le relai de l’action et du monologue intérieur du § 4. Le dernier § est purement descriptif.
Caractères physiques :
- le corps
- la gestuelle
- le vêtement
Caractères moraux
Caractères sociaux
2) Le réalisme :
Imitation fidèle de la réalité :
- précision du portrait
- ancrage dans des lieux et une époque
Technique de l’effacement du narrateur
Conclusion : le rôle de cet incipit est de définir le héros et le code de la narration, qui est réaliste. En outre, il annonce l’importance thématique et dramaturgique des femmes et il laisse deviner un homme prêt à tout pour sortir de la pauvreté et de l’infériorité sociale.
2) Fiche détaillée :
Bel-Ami, incipit
Introduction :
Maupassant, écrivain français du XIXe. Auteur de romans, de contes, de nouvelles. Publie Bel-Ami en 1885. Sombre dans la folie dans les dernières années de sa vie et se suicide. Romancier réaliste. Le réalisme est un courant littéraire qui prétend représenter le réel aussi fidèlement que possible sans l’idéaliser ou le censurer. Georges Duroy : ancien sous-officier, employé des chemins de fer. Arriviste. Il devient journaliste et fait carrière grâce à l’aide des femmes qu’il séduit. Il finit par épouser la fille de son patron et se destine à une carrière politique. Bel-Ami est son surnom, donné par la fille d’une de ses maîtresses. Axes : la caractérisation du héros et le réalisme.
Développement :
1) Caractérisation du héros :
Procédé : description en action, éléments descriptifs dans une scène.
Ordre de la description : un aperçu global au début (« il portait beau par nature », « joli garçon ») puis un portrait plus détaillé quand les pensées et les actes du personnage ne présentent plus d’intérêt (il marche parmi la foule). En somme, la description prend le relai de l’action et du monologue intérieur du § 4. Le dernier § est purement descriptif.
Caractères physiques :
- le corps : morphologie (« grand, bien fait »), couleur des cheveux, insistance sur deux détails : la moustache et l’œil.
- la gestuelle : cambrer la taille, friser la moustache, jeter un regard, marcher « la poitrine bombée » et « les jambes un peu entrouvertes », bousculer les passants.
- le vêtement : « chapeau défraîchi », « complet de soixante francs » (60 francs = 230 euros environ), « élégance tapageuse » qui est à l’unisson de son comportement.
Caractères moraux : attitude de défi (§ 5), air de « mauvais garçon » (bagarreur), goût des femmes (le § 3 ne montre que des femmes dans la gargote) : pas de portrait psychologique, l’auteur préfère montrer le concret que dire l’abstrait (technique du réalisme), le caractère moral est suggéré par l’aspect physique.
Caractères sociaux : « ancien sous-officier », « hussards », « soldat tombé dans le civil » : le mot « tombé » indique un changement de situation désavantageux, une chute, un déclassement social
Conclusion partielle : description in medias res, caractérisation concrète, le physique révèle les caractères moraux, insistance sur le passé de soldat (le hussard est un type social avec ses caractéristiques précises jusque dans la posture), insistance sur la brutalité qui annonce l’arriviste sans scrupules et sur la pauvreté (longueur du monologue intérieur où Duroy calcule ses dépenses).
2) Le réalisme :
Imitation fidèle de la réalité :
- précision du portrait (description cf. ci-dessus).
- ancrage dans des lieux et une époque : indicateurs spatio-temporels (« rue Notre-Dame-de-Lorette » à Paris, « le 28 juin »), référents d’époque (sou = 50 centimes, franc, hussard = unité de cavalerie légère, « chapeau à haute forme »), référents économiques, prix (repas, consommations, vêtement), référents sociaux : classes sociales (« ouvrières », « bourgeoises »), « gargote » (restaurant bon marché).
Technique de l’effacement du narrateur : pas de discours dans le récit, pas de parabase (opinion de l’auteur), pas de jugement moral sur le héros (il n’est pas un mauvais garçon, il ressemble à un mauvais garçon), préférence pour le showing (terme anglo-saxon désignant le fait de montrer par la scène plutôt que de dire par la description ou l’énoncé abstrait), la pauvreté n’est pas énoncée directement mais montrée par la gargote, le complet et par le monologue intérieur de Duroy.
Conclusion : le rôle de cet incipit est de définir le héros et le code de la narration, qui est réaliste. En outre, il annonce l’importance thématique et dramaturgique des femmes et il laisse deviner un homme prêt à tout pour sortir de la pauvreté et de l’infériorité sociale.