vendredi 17 février 2012


L'Etranger : En prison

Résumé des épisodes précédents :
-         Annonce de la mort de sa mère / Enterrement
-         Rencontre avec Marie
-         Rencontre avec Salamano et Raymond Sintès / Problème maitresse
-         Bain avec Marie
-         Intervention de la police chez Raymond
-         Discussion avec Salamano
-         Proposition de son patron
-         Demande en mariage de Marie
-         Dialogue avec Salamano
-         Déjeuner chez Masson / Meurtre
-         Arrestation / Juge d’instruction

Question : En quoi Meursault est-il un Sisyphe ?

1er Axe :  Monotonie de la vie de Meursault
2e Axe :  Adaptation de Meursault à sa situation

Développement :

1er Axe :
La monotonie : absence de changement, crée la lassitude et l’ennui.

Procédé :
1)      Procédé  de monotonie, la répétition :
- La répétition de certains mots : comprendre, chaque, objet, détail, recommencer.
- Action de recommencer :  « recommencer »
- Imparfait de répétition : « je suçais des morceaux de bois », « j’arrachais », «je me mettais quelquefois », « je partais », « je recommençais », « je me souvenais », « je pouvais », « je réfléchissais », « je sortis ». 
- Emploi des mots, des expressions qui signifie la répétition : « quelquefois, « encore une fois », « inventaire ».

2)      Insistance sur la durée :
- Emploi  de verbes imperfectifs : « je suçais », « je me souvenais », « j’essayais », « je réfléchissais », mettent l’accent sur la durée.
- Emploi du champ lexical du temps : « jour », « journée », « perpétuelle », « temps »,  « instant », « foi », « long », « semaine », « heure », « 100 ans ».

3)      Emploi du point de vue subjectif :
Pas de changement pas de variété, et donc monotonie.

4)      Absence de péripétie :
Répétition d’action banales : Action de sucer et Action de se souvenir   >    action imperfectif         

5)      Expression de la lassitude et de l’ennui :
-1er § : « très dur », « abattu »
-2e § : « ennui », « pas trop malheureux »

2e Axe :
L’adaptation : processus par lequel un être vivant se met en accord avec son  environnement.
Quand l’adaptation est faite  > état d’équilibre.

Que se passe-t-il dans cette adaptation ?
1)      Le changement d’environnement : « quand je suis entré en prison »

2)      La prise de conscience de ce nouvel environnement :
- privation de certain accessoire personnel :
-         ceinture, cordon de soulier, cravate
-         contenu de ses poches
-         cigarettes

- la compréhension se fait progressivement : « je ne comprenais pas », « puis j’ai compris »

3)      L’effort et la modification du comportement :
- Succion des morceaux de bois > substitue aux cigarettes
- Souvenir de sa chambre > tuer le temps.
Ils se font avec difficulté et effort : 1er § et 2e §, et le résultat n’est pas assurée.

4)      La réussite et l’adaptation :
Plus gêné par le manque de tabac et l’ennui :
- fin du 1er § > pu d’état de manque de tabac.
- 2e § : - « j’ai fini…j’ai appris à me souvenir » > problème d’ennui
         - «j’ai compris alors…dans une prison » > vérité générale, très rare. 

Conclusion :

Meursault = Sisyphe > sa vie est monotone et répétitive
Absurdité  poussée au maximum : sucer des morceaux de bois et se souvenir de sa chambre. Camus veut montrer que : n’importe quelle vie est absurde et qu’aucune vie n’a de sens.
L’homme est prisonnier de l’absurdité il ne sait pas pourquoi il vit sur Terre, il vit sans aucun but et la mort détruit tout ce qu’il a créé durant sa vie. 
L'Etranger : Le meurtre

Résumé des épisodes précédents :
-         Annonce de la mort de sa mère / Enterrement
-         Rencontre avec Marie
-         Rencontre avec Salamano et Raymond Sintès / Problème maitresse
-         Bain avec Marie
-         Intervention de la police chez Raymond
-         Discussion avec Salamano
-         Proposition de son patron
-         Demande en mariage de Marie
-         Dialogue avec Salamano
-         Déjeuner chez Masson

Question : En quoi cette scène est-elle un pivot du livre ?

1er Axe : Scène pivot dans l’histoire et pour le personnage
2e Axe : Scène pivot dans le style et la symbolique du livre

Développement :

1er Axe :
1) Scène pivot dans l’histoire :
-         Elle se situe à la moitié du livre entre la 1er et la 2e partie.
-         Jusqu’à maintenant aucun évènement déclencheur.
-         Evènement déclencheur de l’histoire : dispute entre Raymond et sa maitresse, cela va entrainer le meurtre et tout ce qui s’ensuit (arrestation, tribunal, prison….)

2) Scène pivot pour le personnage :
-         1er fois qu’il se passe quelque chose d’exceptionnel dans la vie de Meursault.
-         Personnage change de dimensions : Dimension de routine  >  Dimension tragique. Meursault devient un héros tragique.
-         On a l’impression qu’il ne pouvait éviter ce drame, qu’il subit son destin.
-         1er fois que Meursault ressent une émotion très forte (angoisse)  « c’est alors que tout a vacillé ».

2e Axe :
1) La symbolique, l’absurde :
-         Meurtre absurde, aucun but
-         2e  fois que la mort apparaît.
-         Ce meurtre représente l’absurde : Meursault revoit le « type de Raymond » par hasard,  rien ne devait se produire.
-         Cause absolument futile : s’il avait fait demi-tour, rien de tout ça ne serait arrivé.

2) Le style :
Dans cette scène, le narrateur change de ton, il emploie un style différent que celui employé depuis le début :

-         Depuis le début, style très simple, « J’ai pris l’autobus à 2 heures. Il faisait très chaud ». Sauf pendant l’enterrement : - Comparaison p. 28 chapeau = goudron  
                                                              - Effet d’insistance sur le noir p. 28-29
-         A partir de cette scène style poétique, car il y a de l’emphase : (style solennel, d’une grande dignité).
            Chose emphatique 4 occurrences avec l’emploi de tout :
                  - l-6 « Mais toute…derrière moi »
                  - l-33 « C’est alors que tout a vacillé »
                  - l-37 « Tout mon être s’est tendu »
                  - l-41 « Tout a commencé »
- Emploi de métaphores qui caractérisent la lumière, l-22, l-30, l-31.
  Ces métaphores donnent l’impression qu’il est agressé par la chaleur et la lumière du soleil.
- Champs lexical de l’arme blanche : l-22 « lame »
                                                            l-30 « glaive »
                                                            l-31 « épée »
                            
Conclusion :

 Scène pivot :
-         Pour le personnage: elle va radicalement changer sa vie
-         Pour l’histoire: à partir de cette scène on devine ce qui va suivre (arrestation, prison...).
-         Pour le style : l’apparition d'une vive émotion chez Meursault, fait apparaitre un style poétique.
-         Pour la symbolique : ce meurtre est une action qui n’a aucune finalité (pas de but = absurde).






L'Etranger : La petite dame de chez Céleste

Résumé des épisodes précédents :
-         Annonce de la mort de sa mère / Enterrement
-         Rencontre avec Marie
-         Rencontre avec Salamano et Raymond Sintès / Problème maitresse
-         Bain avec Marie
-         Intervention de la police chez Raymond
-         Discussion avec Salamano
-         Proposition de son patron
-         Demande en mariage de Marie

Question : Quelle est la raison de cette scène ?

1er Axe : La petite dame est une sorte de reflet de Meursault.
2e Axe : L’absurdité de la femme et de Meursault.

Développement :

1er Axe :
1) Une scène
Scène =  action racontée en détail: le dîner avec la petite dame.
Pourquoi cela est-il raconté en détails ? > Cette femme n’est pas un personnage important, elle va réapparaitre 1 fois  lors du procès.
Résonnement :
- Ce personnage l’étonne : « une bizarre petite dame » ; « j’ai pensé qu’elle était bizarre ».
- Meursault est bizarre > Marie dit qu'elle l’aime pour cette raison.
- Donc ce personnage est une sorte de reflet de Meursault.

2) Description des gestes de la femme
Gestes étranges :
- « fiévreusement» ; « gestes saccadés » ; « voix précise et précipitée » ; « gestes précis » ; « avec une vitesse et une sureté incroyable ». 
- Chacun de ses gestes, pensées,… est programmé et anticipé.

3) La dame = Meursault = 0 émotions
Raisonnement :
-         Emotions > empêche d’être précis comme une machine. 
-         Il y a l’emploi d’une  métaphore : femme  > automate
-         Alors dame n’a pas d’émotions
-         Donc : Dame = Meursault > aucune émotion

2e Axe :
Absurdité : absence de sens, incohérence.
L’absurdité des comportements des personnages :
Petite dame :
- Coche « presque » toutes les émissions radios.
- Pourquoi est-elle pressée alors que c’est le soir ? > « a fait l’addition d’avance » 

Meursault :
- Il la suit, pour finalement se dire : «je l’ai oubliée assez vite » > contradiction absurde.

La petite dame apparaît comme « Le mythe de Sisyphe », symbole de l’absurdité. Comportement répétitif et sans hésitation.

Conclusion :

Cette scène n’a aucun rôle dans l’intrigue. Elle sert à vous montrer le personnage de Meursault > l’absurde !
Il est frappé par le personnage et prend conscience de l’absurdité de la vie :
On peut vivre :
-         comme une machine > comportement répétitif
-         sans émotions > comme Meursault
-         avec des émotions > comme Marie
Mais que toutes les vies se valent.



FERT-Thomas 1AC2