lundi 30 avril 2012


Don Juan : Portrait du maître (I, 1)
Cette scène commence par une tirade sur le tabac, qui est interdit dans les églises et qui à l’époque est controversé.
Provocation pour les gens d’Eglise.
Ce portrait de Don Juan vient répondre aux questions de Gusman.
Sganarelle se lance dans le portrait moral de Don Juan.

Développement :

Question : Comment Sganarelle se révèle-t-il en peignant son maître ?

1er Axe: Portrait de Don Juan par Sganarelle.
2e Axe: Sganarelle se révèle à la fois à Gusman et au spectateur (double énonciation).

1er Axe :
SG :
 - Parle de son maître comme un connaisseur > il le fréquente depuis longtemps : « et si tu connaissais le pèlerin »
- Montre à Gusman  qu’il ne connaît pas encore les sentiments précis de DJ pour Don Elvire.
- Parle en connaisseur, il est certain que :
  - DJ est un libertin 
  - DJ considère que le mariage n’est pas un sacrement, il s’en sert pour attirer les jeunes filles.
- Parle en homme superstitieux.
> Amalgame entre foi et superstition qui est comique et choquant : « qui ne croit ni Ciel, ni saint, ni Dieu, ni loup-garou ».


Procédé utilisé :
Hyperboles : 
-         « le plus grand scélérat que la Terre ait jamais porté »
-         « il aurait encore épousé toi, son chien et son chat », registre comique
-         « ce serait un chapitre à durer jusqu’au soir », exagération sur le nombre de conquêtes de DJ. 

L’énumération :
-         De 8 termes : « un enragé, un chien,…Sardanapale »
> Insistance sur la noirceur
> Désir d’exciter la curiosité du public
-         « Dame, demoiselle, bourgeoise » > Qui montre que son désir n’a pas de limite, sauf pour la beauté

Métaphores :
-         Enragé > violent
-         Chien > personne méprisable
-         Turc > homme sans pitié
-         Pourceau d’Épicure > débauché > Epicure : Philosophe de l’antiquité, philosophie basé sur les plaisirs
-         Épouseur à toute main > qui signifie être polygame

Antonomase :
-         Sardanapale > débauché

SG fait de son maître un portrait méchant et agressif.
>  Déteste-t-il vraiment DJ ou est-ce pour se débarrasser d’Elvire et Gusman ?
Le portrait que fait SG, annonce le dénouement en souhaitant la punition de DJ : « le courroux de Dieu ».

2e Axe :
- Double énonciation > il parle à Gusman et aux spectateurs > 2 destinataires
- Il se révèle comme qqn de prolixe, qui aime parler.
- Pour un valet, homme du peuple, il s’exprime bien :
-         Phrase longue
-         Métaphore
-         Vocabulaire : « scélérat, pourceau d’Epicure, Sardanapale »
-         1 peu de latin : « inter nos » = entre nous
- Il souhaite impressionner Gusman :
-         Avec 1 beau discours
-         Par la connaissance de son maître
- Il révèle une certaine naïveté > confond foi et superstition > sincérité du personnage ?
- Il se révèle comme un personnage qui joue un rôle comique :
-         « c’est un épouseur à toute main »
-         «  il aurait encore épousé toi, son chien et son chat »
- Il n’a pas l’air de prendre au sérieux ce dont il parle > Sa personnalité est incertaine

Contradiction entre sa détestation de DJ et son obligation de le servir :
>  Il est obligé de le servir avec un certain « zèle ». Mais il le sert avec zèle car il a peur de lui.

Conclusion :
Cette tirade :
- Annonce l’arrivée de DJ et présente au spectateur le pers. principal
- Donne un avant-goût de ce dernier avec un portrait au vitriol, dénonçant le libertinage.
On se demande si SG est vraiment sincère.
En même temps ce portrait est provocateur pour les dévots de l’époque par le mélange de Dieu et des superstitieux. 

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