lundi 30 avril 2012


Don Juan : L’apologie de l’hypocrisie
(Acte V, scène 2)

Résumé des épisodes précédents :
- SG présente DJ à Gusman
- Dispute entre DJ et Don Elvire 
- Dialogue entre Pierrot et Charlotte, sa fiancée
- DJ aperçoit Charlotte et lui fait la cour puis la cour à son amie, en présence de SG
- Des hommes recherchent Don Juan, qui s'enfuit en échangeant ses vêtements avec SG 
- Discussion de SG et DJ au sujet de leurs croyances
- Rencontre du pauvre
- DJ secourt un des frères d'Elvire
- Dispute entre les frères d’Elvire à propos de DJ
- DJ invite la statue du commandeur à dîner
- Dialogue avec Elvire
- La statue l’invite à diner
- Dialogue entre DJ et son père

Développement :

Question : Quelles sont les raisons d’être de cette tirade ?

1er Axe: Montrer l’art du discours et de l’argumentation de Don Juan
2e Axe: Portée  polémique de la tirade


1er Axe :

1) Figure de style
- Personnification : « l’hypocrisie est… privilégiée, qui, de sa main, ferme la bouche de tout le monde »
- Métaphore : « un bouclier que se sont fait les dévots et du manteau de la religion »
- Métaphore : « ont rhabillé », parlant des fautes que les gens essais de racheter avant le moment venu.
- Question rhétorique

2) Présent de Vérité Générale
- L’emploi du pronom indéfini > « on » discours relatant la vérité générale.
- Emploi du présent de vérité générale
- Utilisation de tournures impersonnelles au début et à la fin de la tirade.

3) Apologie de l’hypocrisie
Il vante avec des termes évaluatifs : « le meilleur », « merveilleux », « sage esprit » ; arguments visant le Tartuffe.

4) Désignation des dévots
En parlant des dévots il ne dit jamais « dévots » mais : « hypocrite », « ceux du parti », « cabale ».

5) Argumentation de Don Juan

3 arguments :
1. L’hypocrisie n’est pas du tout honteuse, elle est à la mode.
2. L’hypocrisie présente différents avantages:
- les gens n’osent pas s’attaquer à ce genre de vice
- bénéficient du soutien de tous les dévots vrais ou faux
- beaucoup on pratiqué le vice pour être méchant en toute impunité
3. Il est sage de s’adapter au moeurs de la société où l’on vit. Il est exprimé dans la dernière phrase de la tirade « s’accommode aux vices de son siècle »
> « siècle » représente la société ≠l’époque où l’on vit.

6) Changement d’énonciation
Dans la 2e partie de la tirade > changement d’énonciation:
- emploi « je » > présent
- emploi nb verbes futur > pourquoi ?
> il confie son projet au valet. Déjà commencé dans l’acte V, scène 1 avec son père.
> il montre comment il va appliquer ses principes.
>  Ce qu’il expose > stratégie sociale > comportement qui va lui permettre de mener la même vie en toute impunité, se protéger des censeurs > stratégie de défense : « sous cet abri favorable ».
Et comme on dit souvent, la meilleure défense, c’est l’attaque ; il va se cacher et attaquer ses ennemis en tant que censeur, s’ériger en censeur.

Il sera inattaquable :
-         Une partie sera dupe
-         Une partie sera hypocrite
-         Une partie de bon chrétien, n’oseront pas l’attaquer

Don Juan manie bien l’art de la rhétorique et du discours pour faire l’éloge de l’hypocrisie.

2e Axe :
Cette tirade présente plusieurs impacts polémiques :
1) 1er impact
Tirade  vise l’hypocrisie :
Sous l’apparence d’un éloge > elle dénonce et critique l’hypocrisie  >  Situation ironique.
                   DJ                                                  Molière
Molière :
- Dénonce le pouvoir social de l’hypocrisie > vice à la mode car :
-         le dévot meilleur personnage de l’époque
-         l’art de l’imposture et du mensonge est toujours à respecter.

- Montre que les hypocrites sont Méchants :
-         ils sont vicieux (se servent d’elle)
-         ils attaquent même les gens bien
-         ils sont des menteurs (aucune confiance)

Dans la scène 1 > Molière montre DJ jouant l’hypocrite avec son père > maintenant il nous montre les principes dans cette tirade.

2)  2e impact
- Revanche que veut prendre Molière sur les dévots qui l’ont attaqué :
-         Il fait de DJ un Tartuffe pour s’attaquer à ses censeurs.
-         Les spectateurs pensent aux censeurs de Tartuffe.

3) 3e impact 
Critique sociale faite par Molière ne concerne pas que son temps > encore là aujourd’hui > il est encore vrai que les vices à la mode sont considéré comme des vertus.

4) 4e impact
DJ parle de l’hypocrite comme d’un comédien >  il emploie champ lexical du théâtre : « personnage », « jouet », « art », « grimace », « grimacé », « habit ».
> montre que : - l’hypocrite est un acteur
                       - la société est un théâtre
> Sorte de mise en abîme du théâtre l’emboitement d’une scène de théâtre dans une autre scène de théâtre.  

Conclusion :
Raisons d’être de cette tirade :
- Montrer comment DJ maîtrise parfaitement l’art de l’argumentation et de la rhétorique.
- La dénonciation sociale de l’hypocrisie et de la société en faisant de DJ un Tartuffe.
Dénonciation de façon ironique, car il dénonce l’hypocrisie en faisant son apologie.

Don Juan : La rencontre du Pauvre
(Acte III, scène 2)

Résumé des épisodes précédents :
- SG présente DJ à Gusman
- Dispute entre DJ et Don Elvire 
- Dialogue entre Pierrot et Charlotte, sa fiancée
- DJ aperçoit Charlotte et lui fait la cour puis la cour à son amie, en présence de SG
- Des hommes recherchent Don Juan, qui s'enfuit en échangeant ses vêtements avec SG 
- Discussion de SG et DJ au sujet de leurs croyances

Le pauvre est un ermite (= homme pieux qui subsiste grâce aux aumônes ).
Forêt : Lieu de perdition : 2 sens : - perdre son chemin, son argent
                                                      - perdre son salut (de l’âme )

Développement :

Question : Comment la scène développe-t-elle une arithmétique de l’échange ?

1er Axe: La progression dramatique de la scène.
2e Axe: L’opposition entre foi et raison.

1er Axe :

Nous voyons que la scène avance par une succession d’échanges entre DJ et le pauvre.

1) 1er échange 
- Sganarelle demande le chemin au pauvre
- Le pauvre lui indique le chemin et prévient SG et DJ qu’il y a des brigands qui rôdent.

2) 2e échange 
- DJ le remercie et lui dit qu’il est son obligé
- Alors le pauvre lui demande une aumône.
- Reproche de DJ puis justification du pauvre qui explique l’arithmétique de l’échange pour lui.

- Irritation de DJ qui ne veut pas faire affaire avec Dieu. DJ essaie donc de convaincre que le système ne peut fonctionner car selon lui Dieu n’existe pas :
-         1er argument : Pourquoi ne pas demander à Dieu de l’aider sans passer par un intermédiaire ? SG intervient et rappelle que DJ ne croît qu’en 2 et 2 font 4.
DJ utilise la maïeutique de Socrate : au lieu de chercher la confrontation, il pose des questions pour lui faire prendre conscience tout seul de l’absurdité de sa croyance.
-         2e argument : « Tu te moques : un homme qui prie le Ciel tout le jour ne peut pas manquer d’être bien dans ses affaires ».

- Réaction du pauvre : Il n’a pas bien compris et ne fait que répéter ce qu’il a dit      


3) 3e échange 
 DJ propose un marché bilatéral : « je te donne une très belle aumône (louis d’or) et en échange tu avoues que Dieu n’existe pas et tu blasphèmes. Le pauvre refuse car c’est une insulte à Dieu = injure mortelle = enfer, mais DJ insiste.
Gradation de l’incitation : « il faut jurer », « va, va, jure un peu », « mais jure donc ».

2e Axe :
1) Foi / Raison
- Foi :
Le pauvre = la foi, caractérise Dieu > pas une invention de Molière > repris de ses prédécesseurs
> le pauvre était un ermite (religieux retiré dans un lieu désert jusqu’à sa mort).
> Dans la pièce de Molière > il vit retiré dans la forêt grâce aux aumônes, il se pose en infériorité pour susciter de la pitié

- Raison :
DJ = raison > il a annoncé son credo « 2 et 2 font 4 » paroles d’un contemporain de Molière.
Il pose de fausses questions au pauvre pour ironiser

2) Duel désavantageux
Après le combat de l’argumentation (Axe 1), c’est le combat de la tentation :
Il est inégal sur plusieurs points :
-         L’enjeu : DJ > 1 louis d’or (peu pour lui) / le pauvre > son salut.
-         Le pauvre a faim, donc position d’infériorité.

Le pauvre résiste > DJ ne veut pas perdre > offre le louis :
- pour échapper au plus vite à la situation qui tourne en sa défaveur
- pour remplacer la supériorité de paroles qu’il n’a pas eu
- pour l’amour de l’humanité

Conclusion :

 A vous d’improviser !!

Don Juan : Portrait du maître (I, 1)
Cette scène commence par une tirade sur le tabac, qui est interdit dans les églises et qui à l’époque est controversé.
Provocation pour les gens d’Eglise.
Ce portrait de Don Juan vient répondre aux questions de Gusman.
Sganarelle se lance dans le portrait moral de Don Juan.

Développement :

Question : Comment Sganarelle se révèle-t-il en peignant son maître ?

1er Axe: Portrait de Don Juan par Sganarelle.
2e Axe: Sganarelle se révèle à la fois à Gusman et au spectateur (double énonciation).

1er Axe :
SG :
 - Parle de son maître comme un connaisseur > il le fréquente depuis longtemps : « et si tu connaissais le pèlerin »
- Montre à Gusman  qu’il ne connaît pas encore les sentiments précis de DJ pour Don Elvire.
- Parle en connaisseur, il est certain que :
  - DJ est un libertin 
  - DJ considère que le mariage n’est pas un sacrement, il s’en sert pour attirer les jeunes filles.
- Parle en homme superstitieux.
> Amalgame entre foi et superstition qui est comique et choquant : « qui ne croit ni Ciel, ni saint, ni Dieu, ni loup-garou ».


Procédé utilisé :
Hyperboles : 
-         « le plus grand scélérat que la Terre ait jamais porté »
-         « il aurait encore épousé toi, son chien et son chat », registre comique
-         « ce serait un chapitre à durer jusqu’au soir », exagération sur le nombre de conquêtes de DJ. 

L’énumération :
-         De 8 termes : « un enragé, un chien,…Sardanapale »
> Insistance sur la noirceur
> Désir d’exciter la curiosité du public
-         « Dame, demoiselle, bourgeoise » > Qui montre que son désir n’a pas de limite, sauf pour la beauté

Métaphores :
-         Enragé > violent
-         Chien > personne méprisable
-         Turc > homme sans pitié
-         Pourceau d’Épicure > débauché > Epicure : Philosophe de l’antiquité, philosophie basé sur les plaisirs
-         Épouseur à toute main > qui signifie être polygame

Antonomase :
-         Sardanapale > débauché

SG fait de son maître un portrait méchant et agressif.
>  Déteste-t-il vraiment DJ ou est-ce pour se débarrasser d’Elvire et Gusman ?
Le portrait que fait SG, annonce le dénouement en souhaitant la punition de DJ : « le courroux de Dieu ».

2e Axe :
- Double énonciation > il parle à Gusman et aux spectateurs > 2 destinataires
- Il se révèle comme qqn de prolixe, qui aime parler.
- Pour un valet, homme du peuple, il s’exprime bien :
-         Phrase longue
-         Métaphore
-         Vocabulaire : « scélérat, pourceau d’Epicure, Sardanapale »
-         1 peu de latin : « inter nos » = entre nous
- Il souhaite impressionner Gusman :
-         Avec 1 beau discours
-         Par la connaissance de son maître
- Il révèle une certaine naïveté > confond foi et superstition > sincérité du personnage ?
- Il se révèle comme un personnage qui joue un rôle comique :
-         « c’est un épouseur à toute main »
-         «  il aurait encore épousé toi, son chien et son chat »
- Il n’a pas l’air de prendre au sérieux ce dont il parle > Sa personnalité est incertaine

Contradiction entre sa détestation de DJ et son obligation de le servir :
>  Il est obligé de le servir avec un certain « zèle ». Mais il le sert avec zèle car il a peur de lui.

Conclusion :
Cette tirade :
- Annonce l’arrivée de DJ et présente au spectateur le pers. principal
- Donne un avant-goût de ce dernier avec un portrait au vitriol, dénonçant le libertinage.
On se demande si SG est vraiment sincère.
En même temps ce portrait est provocateur pour les dévots de l’époque par le mélange de Dieu et des superstitieux. 

Introduction : Don Juan, Molière


Introduction : Don Juan, Molière

Présentation de l’auteur

Molière :
- Acteur, metteur en scène, chef de troupe.
- Il écrit et fait représenter Don Juan en 1665.
- Un an avant il fait représenter Tartuffe  >  attaque des faux dévots
- Molière > ami de certains libertins durant sa jeunesse.
- Il n’aime pas le parti dévot > organisation de laïcs et religieux qui ont un pouvoir à  la cour.

Présentation du roman 

Tartuffe : la cabale des dévots:


Personnage principal > Tartuffe > faux dévot  > manifeste une dévotion hypocrite.

1) Les circonstances de l’écriture
Il écrit Tartuffe en réaction aux agissements de la Compagnie du Saint-Sacrement
> Société secrète qui réunit les dévots de France > mettent aux points des actions dans 2 sens : 
- la charité
- le combat contre les vices : s’attaquer aux femmes mal vêtues, s’attaquer au tabac.

2) La représentation

Au bout quelques semaines > scandale > fin des représentations
Louis XIV pas un dévot  > vie de plaisir > soutient Molière, mais obligé d’écouter sa mère
                                         > « la reine mère » > chef du parti dévot.

Donc louis XIV est obligé de censurer Tartuffe.

3) Don Juan > 2e scandale
- Molière > besoin d’argent  > écrit rapidement Don Juan en prose en s’inspirant du Don Juan inventé par Tirso de Molina  >  Moine espagnol qui écrit une pièce édifiante, où Don Juan meurt à la fin.
- La pièce est représenté en 1665.
- Dans Don Juan, acte V, scène 1 et 2  > Molière fait de Don Juan un faut dévot (Tartuffe).
- Don Juan est à son tour censuré

Le libertinage: 

- Courant de pensée philosophique du XVIIe siècle > savants, écrivains, philosophes.
- Ils veulent se libérer de l’autorité de l’Eglise dans 2 domaines :
La connaissance :
Débat lancé sur la question du géocentrisme.
Les libertins défendent l’héliocentrisme.
Les mœurs :
Se libérer de l’Eglise dans le domaine moral.
Le libertin base sa conduite > pas sur le péché/le salut
                                             > sur la recherche du bonheur/plaisir. Cf. « pourceau d’Epicure »

L'Etranger : Au tribunal

Résumé des épisodes précédents :
-         Annonce de la mort de sa mère / Enterrement
-         Rencontre avec Marie
-         Rencontre avec Salamano et Raymond Sintès / Problème maîtresse
-         Bain avec Marie
-         Intervention de la police chez Raymond
-         Discussion avec Salamano
-         Proposition de son patron
-         Demande en mariage de Marie
-         Dialogue avec Salamano
-         Déjeuner chez Masson / Meurtre
-         Arrestation / Juge d’instruction
-         Vie en prison
-         Audition des témoins
-         Plaidoirie / Réquisitoire

2 paragraphes : 1er : La conclusion du réquisitoire
                          2e : Bref interrogatoire de Meursault

Question : Comment l’absurde se révèle-t-il dans cette scène ?

1er Axe : Comment se développe la rhétorique du procureur et de la société ?
2e Axe : Le décalage entre les représentants de la justice et de la société et  Meursault

Développement :

1er Axe :

Procureur:

Procureur de la République : avocat général représentant la société, chargé de l’accusation et prononçant  un réquisitoire.
1er § :
-         propos du procureur au style indirect « que ».
-         puis au style direct
> donner de l’importance à ses propos.
> montrer comment la rhétorique sociale va écraser Meursault qui ne sait manier les armes de la rhétorique.

Camus veut nous montrer et nous dégoûter de cette rhétorique absurde.
Absurde pourquoi ?
Trois  arguments utilisés par le procureur, montre l’absurdité de cette scène et du procureur.

1) Absurdité de la thèse de la préméditation (Discours du Procureur )
1er raisonnement du Procureur:
- Il part d’un postulat (évidence non prouvée) > être humain a forcément des sentiments.
- Or Meursault  > aucun sentiment.
- Donc Meursault n’est pas humain > personne schizoïde.
Ce raisonnement est un syllogisme > Raisonnement déductif formé de 2 propositions et une conclusion déduite du rapprochement des 2 propositions.
Conclusion fausse, car hypothèse 1, non démontrée.

Donc 2e raisonnement :
- Meursault > pas de sentiment
- Donc ne peut pas avoir commis ce crime sous l’impulsion de sentiments.
- Pourquoi a-t-il tué ?
- Le procureur en déduit que son crime a été prémédité.

>  raisonnement implicite > prouver que Meursault a prémédité son crime.
> Meursault n’avait aucun mobile de tuer cet arabe > Meurtre sans mobile = impossible.
2 type de mobile (= cause) : - mobile affectif > sentiment
                                              - motif > mobile rationnel, raison calculée

2) Grandiloquence des procédés
Grandiloquence : Trouver des bons arguments ( art du discours, manière solennelle) :

- Les phrases longues : «…» (dernière du réquisitoire)
- Les phrases rythmées (croissante et décroissante) : «…» (dernière du réquisitoire)
> 6/10/10/7/10/9/10/6/8/7/10 
- L’emploi d’un lexique soutenu : « impérieux, sacré » > champ lexical de la religion
                                                          « rien que de ».
- Emploi de figures de style : oxymore > « pénible devoir », « cœur léger »
                                              hyperbole > « horreur », « monstrueux », « jamais ».
3) Arguments douteux

Dans sa rhétorique > procureur ajoute 2 grands arguments : 

- Sensibilité du procureur.
Demander la peine de mort > devoir pénible > il le fait le cœur léger pour Meursault.
- Argument comparatif.
Déjà demandé la mort > là il n’a aucun scrupule.
Rien ne prouve que ce soit vrai  > mais cela convainc le jury.

2e Axe :
- Dialogue raconté au style indirect.
- Montre l’incompréhension de Meursault vis-à-vis du procureur et des autres.

1) Décalage entre Meursault et les autres Personnages
Décalage :
- Entre lui et les autres > avec « étonnement » > marque l’importance de la sensation.
L’étonnement de Meursault par rapport à la violence du procureur

- Dans le dialogue (dialogue de sourd) > Président questionne Meursault.
                                                     > Meursault dit : « je n’ai pas eu l’intention de tuer l’arabe ».

- Par rapport au rang social :
Le président s’exprime avec des expressions du monde de droit : « système de défense » 
= organisé sa défense > il faut raisonner , construire, enchaîner les idées 
> Meursault est sincère, il veut dire la vérité > ne peut pas élaborer un système de défense.

Pour ça Il faudrait qu’il manipule les évènements :
-          Mis sa main au revolver
-          Brûlure du soleil
-          Goutte de sueur
Il faudrait ensuite manipuler des raisons, échafauder un plan mais on s’échappe de la réalité.

- Président utilise du vocabulaire judiciaire : « motif »
> motif : raison d’agir d’ordre intellectuel.
> motif = argument donc pas de sensation , d’émotion.
 
- Réponse de Meursault et réaction du public
Meursault donne un mobile = cause physique (soleil)
> rire du public et de l’avocat

Conclusion :

Dans cette scène, l’absurde se révèle :
- Dans la discordance entre : discours du procureur / attitude de Meursault.
> Procureur utilise rhétorique pompeuse pour accabler Meursault > les paroles font rire.
> Meursault totalement décalé par rapport à l’appareil judiciaire et au public > on a l’impression  qu’il n’appartient pas au même monde que les autres.

L’absurde est dans l’opposition entre :
-          Un individu qui refuse le mensonge
-          La société qui l’écrase sous le mépris ou la haine. 


vendredi 17 février 2012


L'Etranger : En prison

Résumé des épisodes précédents :
-         Annonce de la mort de sa mère / Enterrement
-         Rencontre avec Marie
-         Rencontre avec Salamano et Raymond Sintès / Problème maitresse
-         Bain avec Marie
-         Intervention de la police chez Raymond
-         Discussion avec Salamano
-         Proposition de son patron
-         Demande en mariage de Marie
-         Dialogue avec Salamano
-         Déjeuner chez Masson / Meurtre
-         Arrestation / Juge d’instruction

Question : En quoi Meursault est-il un Sisyphe ?

1er Axe :  Monotonie de la vie de Meursault
2e Axe :  Adaptation de Meursault à sa situation

Développement :

1er Axe :
La monotonie : absence de changement, crée la lassitude et l’ennui.

Procédé :
1)      Procédé  de monotonie, la répétition :
- La répétition de certains mots : comprendre, chaque, objet, détail, recommencer.
- Action de recommencer :  « recommencer »
- Imparfait de répétition : « je suçais des morceaux de bois », « j’arrachais », «je me mettais quelquefois », « je partais », « je recommençais », « je me souvenais », « je pouvais », « je réfléchissais », « je sortis ». 
- Emploi des mots, des expressions qui signifie la répétition : « quelquefois, « encore une fois », « inventaire ».

2)      Insistance sur la durée :
- Emploi  de verbes imperfectifs : « je suçais », « je me souvenais », « j’essayais », « je réfléchissais », mettent l’accent sur la durée.
- Emploi du champ lexical du temps : « jour », « journée », « perpétuelle », « temps »,  « instant », « foi », « long », « semaine », « heure », « 100 ans ».

3)      Emploi du point de vue subjectif :
Pas de changement pas de variété, et donc monotonie.

4)      Absence de péripétie :
Répétition d’action banales : Action de sucer et Action de se souvenir   >    action imperfectif         

5)      Expression de la lassitude et de l’ennui :
-1er § : « très dur », « abattu »
-2e § : « ennui », « pas trop malheureux »

2e Axe :
L’adaptation : processus par lequel un être vivant se met en accord avec son  environnement.
Quand l’adaptation est faite  > état d’équilibre.

Que se passe-t-il dans cette adaptation ?
1)      Le changement d’environnement : « quand je suis entré en prison »

2)      La prise de conscience de ce nouvel environnement :
- privation de certain accessoire personnel :
-         ceinture, cordon de soulier, cravate
-         contenu de ses poches
-         cigarettes

- la compréhension se fait progressivement : « je ne comprenais pas », « puis j’ai compris »

3)      L’effort et la modification du comportement :
- Succion des morceaux de bois > substitue aux cigarettes
- Souvenir de sa chambre > tuer le temps.
Ils se font avec difficulté et effort : 1er § et 2e §, et le résultat n’est pas assurée.

4)      La réussite et l’adaptation :
Plus gêné par le manque de tabac et l’ennui :
- fin du 1er § > pu d’état de manque de tabac.
- 2e § : - « j’ai fini…j’ai appris à me souvenir » > problème d’ennui
         - «j’ai compris alors…dans une prison » > vérité générale, très rare. 

Conclusion :

Meursault = Sisyphe > sa vie est monotone et répétitive
Absurdité  poussée au maximum : sucer des morceaux de bois et se souvenir de sa chambre. Camus veut montrer que : n’importe quelle vie est absurde et qu’aucune vie n’a de sens.
L’homme est prisonnier de l’absurdité il ne sait pas pourquoi il vit sur Terre, il vit sans aucun but et la mort détruit tout ce qu’il a créé durant sa vie. 
L'Etranger : Le meurtre

Résumé des épisodes précédents :
-         Annonce de la mort de sa mère / Enterrement
-         Rencontre avec Marie
-         Rencontre avec Salamano et Raymond Sintès / Problème maitresse
-         Bain avec Marie
-         Intervention de la police chez Raymond
-         Discussion avec Salamano
-         Proposition de son patron
-         Demande en mariage de Marie
-         Dialogue avec Salamano
-         Déjeuner chez Masson

Question : En quoi cette scène est-elle un pivot du livre ?

1er Axe : Scène pivot dans l’histoire et pour le personnage
2e Axe : Scène pivot dans le style et la symbolique du livre

Développement :

1er Axe :
1) Scène pivot dans l’histoire :
-         Elle se situe à la moitié du livre entre la 1er et la 2e partie.
-         Jusqu’à maintenant aucun évènement déclencheur.
-         Evènement déclencheur de l’histoire : dispute entre Raymond et sa maitresse, cela va entrainer le meurtre et tout ce qui s’ensuit (arrestation, tribunal, prison….)

2) Scène pivot pour le personnage :
-         1er fois qu’il se passe quelque chose d’exceptionnel dans la vie de Meursault.
-         Personnage change de dimensions : Dimension de routine  >  Dimension tragique. Meursault devient un héros tragique.
-         On a l’impression qu’il ne pouvait éviter ce drame, qu’il subit son destin.
-         1er fois que Meursault ressent une émotion très forte (angoisse)  « c’est alors que tout a vacillé ».

2e Axe :
1) La symbolique, l’absurde :
-         Meurtre absurde, aucun but
-         2e  fois que la mort apparaît.
-         Ce meurtre représente l’absurde : Meursault revoit le « type de Raymond » par hasard,  rien ne devait se produire.
-         Cause absolument futile : s’il avait fait demi-tour, rien de tout ça ne serait arrivé.

2) Le style :
Dans cette scène, le narrateur change de ton, il emploie un style différent que celui employé depuis le début :

-         Depuis le début, style très simple, « J’ai pris l’autobus à 2 heures. Il faisait très chaud ». Sauf pendant l’enterrement : - Comparaison p. 28 chapeau = goudron  
                                                              - Effet d’insistance sur le noir p. 28-29
-         A partir de cette scène style poétique, car il y a de l’emphase : (style solennel, d’une grande dignité).
            Chose emphatique 4 occurrences avec l’emploi de tout :
                  - l-6 « Mais toute…derrière moi »
                  - l-33 « C’est alors que tout a vacillé »
                  - l-37 « Tout mon être s’est tendu »
                  - l-41 « Tout a commencé »
- Emploi de métaphores qui caractérisent la lumière, l-22, l-30, l-31.
  Ces métaphores donnent l’impression qu’il est agressé par la chaleur et la lumière du soleil.
- Champs lexical de l’arme blanche : l-22 « lame »
                                                            l-30 « glaive »
                                                            l-31 « épée »
                            
Conclusion :

 Scène pivot :
-         Pour le personnage: elle va radicalement changer sa vie
-         Pour l’histoire: à partir de cette scène on devine ce qui va suivre (arrestation, prison...).
-         Pour le style : l’apparition d'une vive émotion chez Meursault, fait apparaitre un style poétique.
-         Pour la symbolique : ce meurtre est une action qui n’a aucune finalité (pas de but = absurde).